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LITTÉRATURE.

Don Pèdre.

Mort !…

Dona Maria.

Mort !… oh !… moi aussi…

(Elle se précipite sur le corps de don Félix.)
La Comtesse.

Qu’elle est heureuse !… elle peut mourir… Moi, je dois vivre encore… Il me reste un dernier devoir à remplir.

Plusieurs seigneurs.

Que signifie ce spectacle ?…

Le Chancelier.

C’est don Félix de Porto-Carrero, cet infâme parricide !…

La Comtesse.

Parricide !… parricide ! Apprenez tous que ce parricide est mort par amour filial…

Don Pèdre, à la comtesse.

Comtesse, taisez-vous… Une victime me suffit, et vous me forcez à vous punir en parlant.

La Comtesse.

Écoutez tous ; je ne puis plus réhabiliter de mon fils que la pierre de son tombeau ; j’y mettrai du moins une moins horrible épitaphe. Don Félix n’est point un parricide ; il a versé le sang de Porto-Carrero, mais ce n’était pas celui qui coulait dans ses veines. C’est le fils d’Alphonse Ribeyro, que vous avez connu sans doute, et qui disparut sans qu’on sût rien de sa mort ; il fut assassiné par le comte mon époux : mon fils n’a frappé que le meurtrier de son père… Sa mère proclame ici son adultère ; elle prend sur elle tout le crime ; que n’a-t-elle pu en prendre aussi tout le châtiment ! Maintenant j’ai parlé ; répétez ce que vous avez entendu. Je n’ai plus rien à faire sur cette terre.

Don Pèdre.

Don Henrique de Lara, chancelier, faites instruire la cause de la comtesse de Porto-Carrero, coupable d’adultère…


Paul Foucher.