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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/465

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SITUATION FINANCIÈRE DE LA FRANCE.

1o Le remboursement intégral au pair du capital ;

2o La réduction d’un dixième des intérêts, c’est-à-dire la conversion du 5 pour 100 en quatre et demi sans augmentation de capital ;

3o La conversion du 5 pour 100 en trois et demi, à raison de 4 fr. 05 c. de rente pour 86 fr. 42 c. du capital remboursable, c’est-à-dire une diminution de 95 cent. sur 5 fr. de rente, et, en compensation, un accroissement de 15 fr. 71 c. sur 100 fr. de capital dû par l’état.

Nous l’avons déjà dit, l’offre de remboursement n’est jamais faite que pour la forme. Le fin de l’affaire consiste à ce qu’aucun rentier, à moins d’un étrange aveuglement, ne songe à se faire rembourser par l’état. Il ne recevrait en effet que 100 francs par 5 francs de rente en se présentant au trésor pour réaliser son inscription au pair. Qu’il accepte au contraire la conversion, et il pourra dès le lendemain revendre son nouveau titre avec un bénéfice notable. Selon toutes les probabilités, ce trois et demi, que l’état devait créer à 86 fr. 42 c., eût été enlevé aussitôt jusqu’à 98 par la puissance de l’amortissement et par ses tendances naturelles. Ce cours de 98 est précisément celui du 3 1/2 anglais, et il correspond à notre trois pour 100[1], qui se maintient à 84. On espérait donc que la majorité des porteurs de rentes se laisserait séduire par la chance de gagner plus de 13 pour 100, c’est-à-dire de recevoir sur la place 113 fr. 38 c. pour le titre converti, au lieu de 100 francs auxquels donne droit l’inscription primitive.

Les créanciers de l’état se divisent en deux classes : d’un côté, les rentiers proprement dits dont le revenu mesure le bien-être, et de l’autre les spéculateurs qui jouent sur le capital. Les premiers eussent choisi l’immobile 4 1/2, qui ne retranche que 50 c. par 5 francs. Les seconds sont les champions déclarés du 3 1/2, dont la séduisante élasticité les ravit.

Supposons, d’après ces conjectures, que les 110 millions de rentes à réduire se fussent partagés ainsi :

50,000,000 convertis en 4 1/2 
Rabais obtenu par l’état 
5,000,000
60,000,000 3 1/2   11,400,000
110,000,000 16,400,000

La transformation du capital eût donné alors les résultats suivans :

4 1/2 avant la conversion 1,000,000,000 Après la conversion 1,000,000,000
3 1/2 1,200,000,000  1,388,000,000
2,200,000,000 2,388,000,000

En somme, surcroît de capital de 188 millions, dont l’état se reconnaissait

  1. 100 francs employés en 3 pour 100, à 84, donnent en revenu 3 f. 57 c. 1/5
    3 1/2 à 98, donneraient 3 f. 57 c. 1/7