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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/623

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L’HINDOUSTAN. — AFFAIRES DE CHINE.

Cependant, à dater de 1835, il y a eu amélioration, car les relevés les plus récens nous donnent pour chiffre de la moyenne des entrées dans le port de Calcutta, pendant les années 1834-35, 35-36 et 36-37, 168,340 tonneaux, moyenne supérieure à celle des années précédentes. La part prise par la France dans ce mouvement commercial a été :

En 1834-35 
22 navires, jaugeant 6,200 tonneaux.
En 1835-36 
36 10,330
En 1836-37 
53 17,236

De ces navires, il n’y en a guère que dix ou douze, année commune, qui fassent leur retour directement en France. Les autres sont employés au transport des riz et blés pour l’approvisionnement de Bourbon, et utilisent ainsi le temps qui s’écoule jusqu’à l’époque favorable pour un chargement de retour.

« Pendant les trois années relevées, la moyenne des importations au Bengale a été de 
32,091,606 roupies.
et celles des exportations de 
61,679,784
ce qui élève le mouvement général et annuel des affaires à 
93,771,990 roupies.

« Soit, au change moyen de 2 fr. 50 fr., une valeur de 234 millions de francs.

« Réduite qu’elle a été encore par l’effet des modifications apportées au tarif en 1836 et 1837, la participation de la France a bien rarement atteint, par ses exportations en valeur réelle, un chiffre de 2 millions de francs, et encore une notable partie de cette somme a-t-elle été introduite par navires anglais. Ses achats ou importations en produits indiens présentent une valeur réelle d’environ 16 à 18 millions de francs.

« C’est donc un tribut annuel de 15 à 16 millions que la France paie à la compagnie des Indes, soit à l’empire britannique, pour le Bengale seulement ; tribut compté en numéraire pour acheter des traites au commerce anglais, ou des matières d’or et d’argent, qui vont se fondre et se convertir en roupies à l’hôtel des monnaies de Calcutta.

« Sans doute l’équilibre entre ces rapports ne sera jamais possible. L’Inde sera toujours pour la France ce qu’elle est, ce qu’elle a toujours été depuis les temps les plus reculés pour l’Europe entière, un pays de production agricole et non point de consommation industrielle, un gouffre où va s’engloutir l’or du continent européen ; mais notre participation à ce mouvement immense est

    jaugeant en tout 2,632,653 tonneaux ; de 1819 à 1835, 2,440,471, montrant une diminution d’environ 200,000 tonneaux en dix-sept ans.