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Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 47.djvu/604

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LA
LITTERATURE APOCALYPTIQUE
CHES LES JUIFS ET LES CHRETIENS

L'APOCALYPSE D'APRES LES TRAVAUX DE LA CRITIQUE MODERNE.

Commentar zur Offenbarung Johannes, von Dr G. Volkmar, professor der théologie an der universitat und kantonal-diakon zu Zürich. (Commentaire sur l’Apocalypse de Jean, par le Dr O. Volkmar, professeur de théologie à l’université et diacre du canton de Zurich. ) Zurich 1862.

Parmi les foyers de libéralisme religieux qui font rayonner leur action, depuis quelques années, avec une intensité croissante, il faut citer avec honneur la charmante petite ville de Zurich, qui mérite à bien des égards le surnom d’Athènes suisse dont l’a gratifiée l’amour-propre helvétique. Il semble que l’esprit de Zwingli, le plus hardi et le plus large des réformateurs du XVIe siècle, se soit réveillé de nos jours dans les lieux témoins de sa courte et belle vie. Cet esprit avait dormi longtemps. C’est à Zurich que la scolastique protestante, qui fit tout ce qu’elle put au XVIIe siècle pour compromettre par un dogmatisme outré les résultats de la révolution accomplie au siècle précédent, rédigea ce maussade Consensus helveticus dont le maintien rigoureux eût pour jamais arrêté la science religieuse.

Heureusement les principes essentiels de la réforme furent plus forts que l’étroitesse inconséquente de ses organes. L’influence d’un Gessner, d’un Lavater, plus tard d’un Pestalozzi, sans parler d’un groupe nombreux de philosophes et de savans d’un haut mérite, comme les républiques suisses ont l’habitude d’en beaucoup produire