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Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 47.djvu/732

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C’étaient d’excellentes institutions que la vieille monarchie léguait dans le royaume sarde au gouvernement représentatif; parmi les hommes qui ont le plus contribué à conserver ou à améliorer ce glorieux héritage, nous devons citer le comte Balbo, père de l’historien et premier ministre de Charles-Albert en 1848, et plus récemment le marquis Alfieri. Il faut dire cependant que les nombreux ministres de l’instruction publique[1] qui se sont succédé à Turin depuis quinze ans n’ont eu ni le loisir, ni le pouvoir nécessaires, pour accomplir et développer les réformes qu’ils ont à peine pu commencer. L’instruction primaire seule a reçu de grands développemens, et les anciennes provinces ont vu se fonder un grand nombre d’écoles élémentaires et d’écoles normales pour les instituteurs. D’après les dernières statistiques publiées, qui datent de l’année scolaire 1856-57, le royaume de Sardaigne, qui comprenait alors 2,195 communes, possédait 5,792 écoles pour les garçons et 3,158 pour les filles; il avait aussi 215 salles d’asiles organisées par Aporti et fréquentées par 21,000 enfans. On comptait 4,917 instituteurs brevetés et 2,171 institutrices. La dépense de l’instruction élémentaire, supportée principalement par les communes, était de 3,889,700 francs; la moyenne des traitemens était de 486 francs pour les instituteurs et de 350 francs pour les institutrices. Les statistiques nouvelles que nous avons fait dresser, et qui ne doivent pas tarder à paraître, montreront certainement les progrès que les anciennes provinces ont accomplis depuis l’époque mentionnée plus haut. L’enseignement supérieur compte dans l’ancien royaume de Sardaigne quatre universités, celles de Turin, de Gênes, de Cagliari et de Sassari. La plus fréquentée, celle de Turin, comptait en 1862 8 ou 900 étudians; quant à celle de Sassari, qui aurait dû depuis longtemps cesser d’exister, elle n’avait que 25 ou 30 élèves.

Le régime légal des anciennes provinces, pour la plus grande partie des établissemens d’instruction publique, est encore celui de la loi de 1859, publiée au temps des pleins pouvoirs. Cette loi fut immédiatement étendue à la Lombardie et plus tard aux Marches et à l’Ombrie, et en partie à l’Emilie; enfin elle fut introduite avec des modifications diverses à Naples et en Sicile. La seule loi générale que le parlement du royaume d’Italie ait votée relativement à l’instruction

  1. L’Italie ne doit pas oublier les noms de Boncompagni, Cibrario, Cardona, Lanza, Mamiani, etc.