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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/100

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MA CAPTIVITÉ

Pendant cette dernière réponse, le juge fit une grimace et eut un sourire de pitié.

— C’est assez, dit-il avec mépris, qu’on l’emmène.

Je m’étais éloigné de quelques pas, lorsqu’on me rappelle ; le juge ordonne de retrousser les manches de mon habit jusqu’au coude, et les deux juges, examinant mes bras, se mettent à sourire entre eux ; je pense qu’ils désiraient simplement voir la couleur de mes bras, ou peut-être voir si j’avais une grande force. Enfin on m’emmène, on me délie en enlevant la corde rouge, et on me conduit au corps de garde, où les satellites viennent m’entourer. Les deux juges restèrent en délibération jusque bien avant dans la nuit ; leurs suivants, qui les attendaient, encombraient toutes les chambres ; impossible de trouver un endroit pour se reposer, et cependant je me sentais pris de sommeil. Je pus enfin allonger un peu les pieds dans l’endroit où j’étais ; et, malgré le bruit, les cris, je m’endormis profondément, la tête appuyée le long de la muraille.

Quel devait être le résultat de la délibération ? Il était difficile de le prévoir. J’étais étonné de l’interrogatoire qu’on venait de me faire subir ; avec tout l’appareil extérieur qu’on avait dé-