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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/102

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MA CAPTIVITÉ DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

persécution le christianisme jusqu’à la racine. « Les chrétiens sont si nombreux, aurait-il dit, et tellement répandus qu’il en restera toujours ; c’est donc bien inutile de recommencer à les mettre à mort. »

On disait aussi que le régent ne voulait pas s’occuper de mon affaire. Ses anciens amis, qui se rappelaient les exécutions de 1866-68, etc., étant allés le trouver pour l’exciter contre nous, il répondit : « Cela ne me regarde pas, et puis, je n’ai aucune autorité ; mais, ajouta-t-il, il eût bien mieux valu fermer les yeux sur cette affaire et laisser cet européen tranquille ; le gouvernement n’a rien à craindre de lui ; au contraire, en le mettant à mort, vous vous attirez des affaires avec son gouvernement ; en le renvoyant, vous vous en faites bien en vain un ennemi. » J’ai aussi entendu dire que la reine Min, s’en étant mêlée, avait dit : « Pourquoi mettre cet homme à mort, puisqu’il est innocent ; si on met un innocent à mort comme un coupable, comment pourrai-je élever mes enfants ? »