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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/103

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V. — Changement de prison. Mes compagnons.

Un jour, le 19 mars, le chef de poste reçut une lettre, que les satellites se communiquèrent, et lurent avec un air stupéfait, en se parlant à voix basse. Évidemment, il s’agissait de moi, et c’était quelque chose d’imprévu. Le chef du poste changeait tous les trois jours, ce soir-là il en vint un nouveau ; on s’empressa de lui communiquer le contenu de la dépêche.

— Tiens, dit-il tout surpris, tout allait bien ce matin, on a donc encore changé de sentiment ; ce n’est pas possible, apportez-moi la lettre.

On la lui apporte et après l’avoir lue il ajoute :

— À quelle heure l’avez-vous reçue ?

— Elle est venue dans l’après-midi.

— C’est bien extraordinaire, dit-il, il n’y a que quelques moments, on m’avait donné des ordres contraires ; enfin soit.

Quelques moments après, un satellite, assez embarrassé, vint me dire :

— Vous êtes peu tranquille ici, le juge vient de me donner l’ordre de vous mettre dans