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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/110

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MA CAPTIVITÉ

J’ai entendu bien des prisonniers dire que pour eux le moment le plus triste de la journée était celui de la fermeture des portes. Les portes closes, pour empêcher de dormir, on fait chanter les voleurs, ce sont des cris forcenés pendant une partie de la nuit ; plus ils crient, plus les gardiens sont contents.

On fait deux repas par jour, le matin et le soir ; pour mon vieux et pour moi, on ajoutait une tasse de bouillon au milieu du jour.

Notre cabanon ressemblait aux autres ; pour toute ouverture, une petite porte qui se fermait la nuit : au-dessus, quelques barreaux de bois en forme de lucarne laissaient entrer un peu d’air et de lumière. Les murs solides étaient recouverts de planches de tilleul disjointes.

Dans le même local était, comme je l’ai dit, le vieux Tchoi Jean, arrêté en même temps que moi et, le même jour que moi, transporté là aussi de la prison de droite dans celle de gauche, où il se trouvait moins mal. Il nous raconta que dans l’autre, les prisonniers chrétiens étaient pêle-mêle avec les voleurs, et si à l’étroit, qu’on ne pouvait se tourner sans déranger ses voisins, que tous étaient aux entraves comme les voleurs. Il avait été appliqué deux ou trois fois à la torture ; ici, on le traitait assez bien, il était nourri