Aller au contenu

Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
103
DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

comme moi. Malgré cela le pauvre vieux souffrait beaucoup et fut souvent malade.

Au fond du cabanon, était un vieux noble païen, emprisonné depuis dix mois pour cause de rébellion, il se disait innocent : on reconnut, je crois, qu’il disait vrai, car il fut mis en liberté le 18 avril. Il avait un mauvais caractère et avait fait beaucoup souffrir les pauvres chrétiens avant notre arrivée, les accablant d’injures et insultant la religion. On nous dit que notre arrivée l’avait changé ; mais nous eûmes l’occasion plusieurs fois de constater sa méchanceté. Nous nous en défiions et nous nous tenions sur nos gardes. Son fils venait le voir de temps en temps à la porte de la prison, où ils se parlaient à travers un guichet, et par lui nous savions ainsi quelques rares nouvelles du dehors.

Il y avait encore trois chrétiens arrivés depuis peu de la province de Tchyoung-Tchyang ; c’étaient de pauvres cultivateurs forts et robustes ; au bout de quinze jours la réclusion et l’insuffisance de la nourriture les avaient rendus méconnaissables.

Quand nous n’étions pas surveillés, nous leur faisions passer une partie de notre riz. Trois fois ils ont été appliqués à la torture ; en rentrant ils étaient tout tremblants et pouvaient à peine