Aller au contenu

Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
104
MA CAPTIVITÉ

respirer. Quelque temps après, on les fit passer dans la prison des voleurs pour mettre d’autres prisonniers à leur place. Deux d’entre eux moururent de faim et de mauvais traitements le 12 du mois de mai.

Trois femmes chrétiennes de la capitale, arrêtées presque en même temps que nous, habitaient également le même cachot.

Quand j’arrivai, l’une d’elles était malade, atteinte de la peste ou fièvre typhoïde, qui est en permanence dans cette prison, elle avait vingt-six ans et était mère de deux charmants petits enfants, dont le dernier n’avait que six mois. Mariée à un païen pendant la persécution, elle avait instruit et converti son mari qui était prêt et disposé à recevoir le baptême, ainsi que son beau-père et sa belle-mère.

Malheureusement, me dit-on, elle a eu la faiblesse d’apostasier. Je la prenais en pitié, lorsque je la vis, saisissant le moment où personne ne l’apercevait, se mettre à faire plusieurs fois le signe de la croix en me regardant, et la nuit elle dit à la femme chrétienne qui la soignait : « Ma grande maladie est d’avoir eu le malheur d’apostasier. Oh ! que je suis coupable ! »

Et elle versait des larmes abondantes.

Comme il m’était impossible de la confesser,