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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/117

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

ment favorable : les chrétiens se mettent à genoux et religieusement recueillis, reçoivent la bénédiction. Quel bonheur ! telle fut notre cérémonie de Pâques ; tous en étaient joyeux, et le reste de la journée se passa dans une plus grande ferveur.

Les cérémonies religieuses aident la piété, or une bénédiction d’évêque, dans une prison de Corée, n’est-ce pas une grande cérémonie qui donne un nouveau courage pour supporter les peines et les privations inhérentes à la réclusion ?

Craignant de perdre les jours de la semaine et de ne plus savoir où placer le dimanche, j’écrivis sur la planche de la muraille, au moyen d’un morceau de charbon, les dimanches à mesure qu’ils se présentaient ; grâce à cette précaution, nous n’avions qu’à compter sept jours pour trouver le dimanche suivant. Une fois nous avons failli nous tromper en carême, mais heureusement je me rappelai que cette année Pâques arrivait le 21 avril, le 19 de la 3 lune.

Mon vieux Jean parlait peu, et j’ai passé bien des jours sans prononcer un mot ; ce que nous disions entre nous était toujours suspect, on nous observait ; cependant j’ai pu parler assez souvent avec quelques-uns des prisonniers pour dettes. C’étaient les gros bonnets de l’endroit ;