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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/116

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MA CAPTIVITÉ

J’aimais à me transporter dans quelque église pour y faire ma visite au Saint-Sacrement.

Dans le cours de la journée, je pouvais facilement faire plusieurs méditations, et mon temps était réglé comme pour une retraite de huit jours ; elle s’est prolongée bien au delà. Un autre exercice que l’on fait bien en prison et qui apporte beaucoup de consolation, c’est le chemin de la croix. Que de grâces le Seigneur me prodiguait dans ces jours de recueillement ! Je n’avais aucune inquiétude et je m’étais remis tout entier entre les mains du bon Dieu pour faire en tout sa sainte volonté, persuadé qu’il ne m’arriverait rien que ce que Dieu voudrait bien permettre.

Ainsi se passèrent les belles fêtes de la Passion. Le jour de Pâques nous nous réjouîmes avec tous les chrétiens et nous eûmes une petite cérémonie. J’avais heureusement conservé mon anneau que je tenais caché bien enveloppé dans un petit sac ; ce jour-là je dis aux chrétiens que j’allais leur donner une bénédiction solennelle et spéciale pour eux et pour tous les chrétiens de Corée. Ce fut une bonne nouvelle, mais il fallait choisir le moment, car il y avait avec nous un bonze et une vieille païenne ; le bonze nous gênait peu, il dormait toujours ; la païenne eut la bonne idée de sortir un instant, c’était le mo-