Aller au contenu

Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
111
DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

est de prêcher la religion, ils ne veulent pas le croire. « C’est pour connaître notre pays, » disent les uns. « Et pour s’en emparer, » disent les autres. D’autres : « C’est pour faire du commerce et s’enrichir. » Quelques-uns, plus avisés, répondaient : « S’ils voulaient s’emparer de notre pays, ils viendraient avec des soldats… s’ils sont venus pour s’enrichir, ils n’ont guère réussi, puisque chez eux on n’a trouvé que des objets européens et très peu d’argent ; et puis s’exposer ainsi à mourir pour faire fortune ! Il est vrai que notre pays est si beau, si riche, avec ses plaines fertiles et ses montagnes boisées.

— Et que savez-vous si leur pays n’est pas aussi beau que le nôtre ; en tout cas, ils sont bien habiles, les Européens ; avez-vous vu les horloges et les bateaux à vapeur ?

— Oh ! pour l’habileté, nous Coréens, nous ne le cédons à personne, nous pourrions bien, nous aussi, faire tout cela, mais nous ne savons pas comment cela se fait.

—Tout ce qu’on voudra, mais pour moi, je ne quitterais pas mon pays pour aller enseigner une doctrine.

—Eh bien ! eux ne sont pas comme toi. Ainsi il y a des pays bien loin de chez eux, dont les habitants vivaient comme des bêtes et mangeaient