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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/120

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MA CAPTIVITÉ

les autres hommes (hilarité générale) ; oui, c’est vrai, c’est lui qui nous l’a dit ; il y a des hommes comme lui qui y sont allés pour leur parler de doctrine ; ces sauvages en les voyant eurent de l’appétit ; ça devait être bien bon de la chair toute blanche, pour eux qui sont tout noirs. Eh bien ! ils les ont mangés ! (Nouvelle hilarité.)

— Est-ce que c’est vrai qu’il y a des hommes noirs ? ce sont des bêtes. Et ils mangent encore des hommes ?

— Non, pas maintenant, d’autres hommes comme lui y sont encore allés ; peu à peu ils les ont instruits, et maintenant ils sont devenus comme les autres hommes.

— Ils ne sont plus noirs ?

— Ils sont toujours noirs, mais ils ne mangent plus d’hommes.

— Oh bien ! vraiment, ça c’est beau, ils ont bien fait d’aller dans ces pays, mais ici, en Corée, c’est inutile ; ils feraient bien mieux de ne plus y venir ; qu’avons-nous besoin d’autre doctrine ? etc.

Je donne ici ce spécimen de leurs conversations, je pourrais en citer bien d’autres ; il y en a aussi que je ne pourrais pas citer du tout. Mais en voilà assez pour en donner une idée.

Vers ce temps, nous vîmes entrer un prison-