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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

L’arrivée d’un nouveau prisonnier fait toujours sensation et cause une émotion bien pénible au contraire l’élargissement d’un détenu provoque une joie générale, chacun y prend part et félicite l’heureux libéré.

Quand un prisonnier arrive, le soldat qui le conduit pousse un grand cri à la porte de la cour du tribunal en disant : « Un criminel est introduit. » Chacun alors se demande qui ce peut être. Nous nous disions : Ne serait-ce pas un chrétien ? et, dans l’inquiétude, nous attendions l’arrivée du pauvre malheureux.

Un jour, vers le milieu du mois d’avril, nous entendons pousser ce cri et après quelques instants, on introduit trois prisonniers. Dès les premiers mots nous apprenons, avec un grand soulagement, que ce ne sont pas des chrétiens. Les pauvres malheureux sont jetés dans le cachot des voleurs et mis aux fers. Plusieurs gardiens s’y sont réunis, nous entendons le bruit des coups qu’ils leur administrent sans mesure, les cris de douleur, les gémissements des victimes et leurs soubresauts qui soulèvent les grosses pièces de bois dans lesquelles ces infortunés ont les jambes prises ; nous pensons qu’on va les assommer.

Quel triste, quel terrible spectacle ! Après