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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/128

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VI. — Nouveaux compagnons.

LE grand juge s’ennuyait sans doute de ses vacances, les voleurs s’accumulaient dans la prison et il n’y avait pas de procédure. Aussi, au lieu d’attendre les cent jours, on nous annonça que les affaires allaient reprendre, au bout de quarante jours.

C’était donc le 1er mai qu’on allait recommencer à interroger, torturer, supplicier, étrangler, etc… On s’en prit tout d’abord à un voleur nouvellement arrivé, qui avait été dénoncé et arrêté par un satellite, son cousin.

Le 3 du mois de mai, les geôliers ouvrirent la porte de la chambre des cadavres, et y passèrent une corde dont l’extrémité sortait en dehors. Le vieux Jean me dit qu’on allait étrangler quel. qu’un. Qui était-ce ? Personne ne le savait, et chacun pouvait penser à soi. Quelques instants après on ferma les portes de tous les cachots, c’était vers le temps du repas du soir ; les gardiens entrèrent dans la prison des voleurs et dirent à un pauvre malheureux : « Viens, on va t’étrangler. »

À cette parole foudroyante, les voleurs, bien