nage, il ne s’en suivait pas qu’on sût son nom chinois.
Les juges s’en allèrent, l’un au palais royal, l’autre chez le grand-maître. Et à la prison tout rentra dans le calme.
Il y avait, depuis quelques jours, parmi les prisonniers, un prétorien de la ville de Y-y. Ayant appris, dès son arrivée, qu’il y avait un Européen en prison, il vint me voir. Il parlait sans trop se gêner, aussi me dit-il qu’il avait souvent entendu parler de la religion, qu’il la connaissait, et qu’un grand nombre de ses amis s’étaient retirés des affaires pour la pratiquer ; il ajouta que tous étaient de braves et honnêtes gens à qui on ne pouvait rien reprocher.
— Et vous, pourquoi ne la pratiquez-vous pas ?
— Moi, répondit-il, j’ai tenu à ma position, je n’ai pas voulu quitter ma fortune, je continue à suivre les usages de notre pays, mais j’estime et j’aime les chrétiens.
— En a-t-on arrêté beaucoup dans votre province ?
— Non, dit-il, on n’en a pas arrêté un seul, on ne les cherche même pas, du reste à quoi bon arrêter des gens qui ne font de mal à personne ?