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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/145

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

de prêcher et de répandre la religion ; le royaume et le gouvernement ne peuvent qu’en tirer de grands avantages. Tel est le grand désir de mon cœur, telles sont les paroles que je voudrais dire au roi.

Le juge Ni-Kyeng-ha me regardait, il sourit avec mépris et, d’un ton bref, me donna l’ordre à peine articulé de me retirer.

On me reconduisit en prison. Tous les prisonniers avaient les yeux braqués sur moi pour tâcher de deviner de quoi il s’agissait et quelle était la décision du juge. La décision, je ne la connaissais pas, j’ignorais de quoi il s’était agi, tant cet interrogatoire m’avait éprouvé. Je soupçonnais pourtant qu’on avait reçu quelque dépêche du dehors ; d’où pouvait-elle venir ? dans quel but ? Inutile de chercher à pénétrer ce mystère, qu’on décide ce qu’on voudra, je suis prêt à tout ; comme la Providence décidera, je marcherai.

Je pus raconter à mon bon vieux Jean ce qui venait de se passer ; il ne fut pas peu surpris. Un des chefs des satellites vint de la part du juge me demander encore de nouvelles explications ; il questionna même le vieux Jean qui perdit son temps à expliquer que, bien qu’on pût connaître le nom européen d’un person-