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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/144

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MA CAPTIVITÉ

Pékin s’appelle : le vicomte Brenier de Mont-morand (nom que je prononçais en français).

Tous encore essayèrent de le prononcer, et s’en tirèrent splendidement pour le seul mot Montmorand. Mais comme il y avait loin de là à Paik-na-ri ! Et la distance n’était pas moins grande avec ma traduction seng-moa-rien.

— Connais-tu ton ministre ?

— Oui, je le connais, je l’ai vu plusieurs fois.

— Depuis quand est-il à Pékin ?

— Depuis deux ou trois ans, etc.

La conversation languissait, le juge paraissait ne plus savoir sur quoi m’interroger. Je profitai du silence pour dire :

— Voilà longtemps que je suis en prison, le gouvernement ne décide rien ; si je pouvais voir le roi, je lui ferais une demande ; ne pouvant paraître en sa présence, je prie les juges de vouloir bien lui rapporter mes paroles. Vous connaissez assez la religion pour savoir qu’elle n’enseigne que le bien, qu’elle apprend aux hommes à régler leur conduite, à devenir des hommes justes et de bons citoyens. Jusqu’ici on l’a prohibée, sous de futiles prétextes, je ne sais ce qu’en pense le roi, mais j’ose le supplier de vouloir bien nous accorder de rester en Corée,