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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/149

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VIII. — Délivrance.

LE 5 juin, je célébrais l’anniversaire de mon sacre ; j’en avais averti les chrétiens ; nous étions en fête, en fête dans un cachot !

Le prétorien, chef du poste, en grand costume, se présente devant notre porte :

— Prenez votre grand habit, me dit-il, et suivez-moi.

Que pouvait-il y avoir de nouveau ? Je donnai une poignée de main au vieux, je bénis tous les chrétiens, et sortis à la suite de mon guide, qui me conduisit hors de la prison, dans la chambre des satellites qui était vide ; on me donna de l’eau pour me laver, j’en avais bien besoin ! Faut-il dire que j’éprouvais une véritable jouissance en me lavant la figure, les mains et les pieds… Le soleil paraissait, je caressai quelques brins d’herbe qui poussaient là, il y avait si longtemps que je n’en avais pas vu, je contemplai le ciel. Je pus même voir des montagnes dans le lointain ; tout me paraissait nouveau, tout me paraissait beau !

Je pouvais me promener, ce qui me fit beaucoup de bien, mais comme je me sentais faible !