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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/150

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MA CAPTIVITÉ

Plusieurs satellites vinrent me voir ; on me dit qu’on allait me renvoyer en Chine, que j’irais à Pékin où on me remettrait entre les mains des Européens, de mon pays : qu’en ce moment on était en train de me faire des habits neufs pour le voyage, que quand tout serait prêt, on partirait. Je pensais que, si vraiment on voulait me renvoyer, le juge me le ferait dire de quelque manière ; j’attendis donc une communication officielle avant d’ajouter foi à toutes ces paroles.

— Es-tu content de partir ?

— Comment le serais-je ? Vous savez bien que je n’ai qu’un désir, c’est de rester ici pour continuer à enseigner, à répandre la religion ; puis on me renvoie et on laisse les chrétiens en prison, comment ne souffrirais-je pas ?

— Mais on va mettre en liberté tous les chrétiens.

— Est-ce vrai ?

— Mais certainement, leur maître étant parti, ils ne peuvent plus rien faire, que peut-on avoir à craindre ? on va tous les renvoyer chez eux.

— Et cela sans nouveaux interrogatoires, sans supplices ?

— Mais certainement.