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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/151

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

Que croire de tout cela ? Je ne croyais rien, je les savais si menteurs. J’eus même l’idée qu’on allait m’emmener dans quelque autre en- droit pour m’exécuter ; et me tins prêt à tout événement.

Bientôt la nouvelle se répandit en ville que j’étais sorti de prison et qu’on me gardait dans les appartements du tribunal où l’on pouvait me voir. Dès lors le tribunal fut envahi par une foule de curieux qui venaient en procession ; c’étaient des employés du gouvernement, des bourgeois, des nobles, etc., etc… Il fallait trois ou quatre gardiens pour maintenir la foule, et bientôt on fut obligé de me renfermer dans une cour, dont bien vite les murailles furent escaladées.

Des satellites m’annonçaient leurs parents, leurs amis ; force était de recevoir tout ce monde, de répondre à tous et à toutes les questions. Je le fis le mieux possible, pour la plus grande gloire de Dieu et le bien de la religion en Corée. Ce peuple de la capitale est vraiment bon ; tous me parlaient poliment et avec affabilité ; même les nobles qui se présentèrent, quelque-fois au nombre d’une trentaine.

Parfois le mandarin-gouverneur de la prison, qui avait ses appartements dans le tribunal, venait m’appeler et, renfermés chez lui avec quel-