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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/152

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MA CAPTIVITÉ

ques-uns de ses amis, nous causâmes tout à l’aise. Ils y trouvaient grand plaisir, apprenant ainsi une foule de choses qu’ils ignoraient, je pus même leur parler de la doctrine que j’étais venu prêcher. Le soir, il me faisait venir, et je me souviens d’être sorti deux fois, assez avant dans la nuit, pour répondre à ses questions. Il paraissait écouter mes réponses avec plaisir, et avec intelligence. Il admirait l’explication de la création du monde et disait que la doctrine des dix commandements était bien belle.

Par son entremise j’eus l’occasion de voir aussi plusieurs employés de la cour qui s’adressaient à lui pour se faire présenter, ces messieurs ne voulant pas se présenter comme de simples mortels ; nous faisions alors des échanges de politesse à la coréenne. Je dus bien souvent me tromper pour l’étiquette, mais on savait que je ne sortais pas du palais du roi.

Tout le monde parlait de mon départ, et bien des gens entre eux disaient : « On a bien fait de le renvoyer, c’était la seule chose à faire. » Il semblait évident, à les entendre, qu’on voulait me renvoyer. Je n’avais rien à faire, rien à dire, si ce n’est m’abandonner à la conduite de la Providence. Cependant la pensée de mes pauvres chrétiens prisonniers ne m’abandonnait