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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/153

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

pas. Un jour j’en parlai au juge et lui dis :

— Oh ! si je pouvais voir le vieux Tchoi Jean.

— Vous désirez le voir ? C’est bien facile, vous allez les voir, je vais les faire venir tous.

Aussitôt il donna l’ordre d’appeler tous les chrétiens les uns après les autres. Leur vue me consola, je m’efforçai de les encourager à la patience, à la confiance en Dieu. Hélas ! j’étais mis en liberté et eux restaient prisonniers ; qui comprendra bien la grandeur de cette épreuve ! Ma présence devait être pour eux un soulagement et voilà que je les quitte ! Le vieux Jean demeura plus longtemps ; en sa présence, je demandai à ce chef ce qu’allaient devenir les chrétiens prisonniers. Il répondit aussitôt :

— Mais on va les renvoyer tous, à quoi bon les retenir puisqu’on renvoie leur chef !

C’était à ne pas y croire, et je vis bien que le vieux Jean n’y ajoutait pas foi.

— Est-ce certain ? repris-je.

— Mais oui, il n’y a pas de doute, après votre départ, on va les renvoyer tous chez eux, on va rendre à Tchoi-Lang-ouen (le vieux), la maison que vous habitiez et tout ce qui lui appartenait.