Aller au contenu

Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/154

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
146
MA CAPTIVITÉ

Le vieux nous quitta, il était bien triste.

— Ah ! dit-il, je ne reverrai donc plus la figure de l’évêque !

J’avais moi-même le cœur brisé.

— Courage, lui dis-je, nous nous retrouverons certainement au Ciel.

La dessus, il retourna en prison et je ne l’ai plus vu depuis.

On avait transporté mes caisses qui se trouvaient au tribunal de droite à celui de gauche. On les ouvrit en présence de plusieurs officiers, et on étendit les objets qu’elles contenaient sur le parquet. Tout avait été bouleversé, pillé, brisé. Ils firent un inventaire de tout ce qu’il y avait et puis vinrent m’apporter la liste en me demandant de la signer.

— Signer quoi ? leur dis-je.

— Mais cette liste par laquelle tu reconnais les objets qui t’appartiennent et qu’on va te remettre.

— Comment, plus des trois quarts des objets que vous avez pris dans ma maison ont disparu ! Non, je ne veux pas, je ne puis pas signer cela.

Ils parurent surpris et désappointés, puis ils se remirent de suite et dirent aussitôt avec astuce :

— Au reste, cela ne nous regarde pas, on nous