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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/155

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

a dit seulement de faire l’inventaire, nous n’avons qu’à présenter cette liste telle qu’elle est au préfet de police.

Puis on ne me parla plus de la signature, qu’ils eussent exigée bien en vain, car j’étais résolu à ne pas la donner. En effet, un grand nombre d’objets avaient disparu, chacun ayant pris ce qui était à sa convenance. Tout ce qui avait quelque valeur, montres, calices, jusqu’aux ampoules des saintes Huiles, tout avait disparu.

J’avais trouvé l’écrin d’un anneau auquel je tenais beaucoup. C’était un souvenir de Mgr Jacquemet, évêque de Nantes, de qui j’avais reçu tous les ordres sacrés. Je cherchai l’anneau, le chef des satellites me dit : « Il doit y être, je l’ai vu hier. » Il avait disparu. Ainsi, même après que le gouvernement eut décidé de me rendre ce qui m’appartenait, on m’avait volé. Les objets furent remis dans les caisses que l’on ferma avec grand soin en les cachetant. La précaution était un peu tardive.

Tous les satellites, surtout ceux du tribunal de droite, vinrent me féliciter de l’heureux succès de cette affaire et du bonheur que je devais éprouver de prendre ainsi le chemin de mon pays. Je ne partageais pas tout à fait leur sentiment, aussi l’un des chefs me dit :