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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

ni des livres chinois que personne ne connaît chez toi. Nous avons l’ordre du préfet de police de retirer tous ces livres de tes caisses et de les brûler ici devant toi.

Je voulus protester, mais bien inutilement, c’était l’ordre du préfet de police qui ne change jamais d’avis, et qui de plus n’était pas présent. On ouvrit donc de nouveau toutes les caisses, on examina tous les livres en caractères chinois, puis ceux en caractères coréens, même les livres européens où se trouvaient quelques caractères chinois ou coréens ; tous nos manuscrits, nos travaux sur la langue y passèrent ; heureusement que j’avais pris mes précautions, ayant eu soin de laisser en Chine un exemplaire de nos livres les plus importants ; ainsi on mit de côté le dictionnaire coréen-chinois-français du P. Richard, que j’avais emporté afin de conserver le mien qui est plus complet ; cependant il y avait quelques ouvrages nouvellement traduits et dont il n’existait pas d’autre exemplaire.

Lorsque le triage fut fait, on remit dans les caisses la plupart des autres objets, en les y jetant pêle-mêle ; je dis la plupart, car ce soir-là, on eut soin de faire disparaître quelques objets sur lesquels certainement ne se trouvaient ni caractères chinois, ni caractères coréens. Quoique