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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/161

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IX. — Départ pour la Mandchourie.

ENFIN, on m’annonce qu’on va partir ; déjà un grand nombre de personnes se sont réunies dans la cour du tribunal pour me voir. Ceux qui me connaissent me souhaitent un bon voyage. Je m’assieds dans la chaise où l’on me renferme comme dans une cage, en ayant bien soin de rabattre les rideaux, afin que personne sur la route ne puisse m’apercevoir. Deux porteurs soulèvent la chaise, on part. À travers le treillis, qui sert de porte à mon véhicule, je puis voir la grand’rue que nous suivons, c’est un véritable boulevard se prolongeant à perte de vue ; de chaque côté se trouvent des maisons en terre, couvertes de paille, si petites, si basses, qu’on se demande si ce ne sont pas des habitations de castors. A la capitale, on est si accoutumé à voir passer des cortèges, que personne ne fit attention à nous.

Bientôt nous franchissons la porte de la ville, plusieurs satellites qui nous avaient accompagnés jusque-là nous quittèrent, et continuant notre route, nous nous trouvâmes dans la campagne,