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MA CAPTIVITÉ

Nous arrivâmes bientôt au fort de Im-tjin. Bâti sur une hauteur, il domine le cours de la rivière à laquelle il donne son nom. Une muraille élevée et épaisse défend cette position et la route de la capitale. Les grandes jonques peuvent remonter cette rivière que nous passâmes en bateau. De l’autre côté, il y un petit village, où j’ai vu l’homme géant. Assis sur une natte, il reste immobile, ne remue même pas la tête, et se contente de faire tourner ses yeux dans leur orbite, de manière à se rendre effrayant. A côté de lui est une lance énorme comme un mât de barque, et surmontée d’un long fer : en le voyant, on pense à Goliath ; sa fonction est de surveiller la route et de défendre le passage de Im-tjin.

Le soir de ce jour, nous devions aller coucher à Syong-to ou Kai-syeng, ancienne capitale de la Corée sous la dynastie de Kaoli. Bientôt en effet, tout sur la route nous indique que nous approchons d’un lieu célèbre : de grands tombeaux, de vieilles pierres sépulcrales, des ponts qui supposent un travail de géant et dont les ruines restent comme les témoins de la splendeur de l’ancienne capitale. Actuellement, Syong-to est encore la ville la plus commerçante de Corée. Ses habitants sont réputés pour leur