Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/167

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
159
DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

instinct mercantile, ce qui les fait mépriser de leurs vainqueurs, de la dynastie des Tyos-yen, actuellement au pouvoir ; ceux-ci dédaignent tout ce qui est commerce ou négoce, n’estimant que les emplois honorables du gouvernement, et aussi l’agriculture qui toujours a été en honneur dans le pays. Du reste, les habitants de Syong-to leur rendent bien leur mépris, les vieilles haines ne sont pas éteintes, et ils attendent patiemment l’heureux jour où la capitale sera de nouveau transférée de Sye-oul dans leur ville.

En entrant nous suivons une longue rue de la ville marchande où, de chaque côté, sont exposés les produits les plus divers de l’industrie coréenne, et tous les objets venus de l’Europe par la Chine, soit sur les barques chinoises qui viennent faire le commerce sur la côte ouest, au milieu des îles, soit sur les nombreuses charrettes qui, chaque année, accompagnent de Hpyeng-yang jusqu’à Pyen-men, les ambassadeurs coréens se rendant à Pékin.

Dans cette rue, et je pourrais dire dans cette ville, toutes les maisons sont des magasins, tous les passants sont des marchands ou des colporteurs, qui circulent en chantant sur un ton différent pour vendre leurs marchandises. Nous traversons tout ce quartier sans être remarqués,