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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/168

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MA CAPTIVITÉ

mais à peine sommes-nous rendus à la porte de la ville murée que l’éveil est donné, la nouvelle se propage en un instant, et de tous les côtés accourt une foule de curieux qui nous entourent, nous assiègent, nous empêchent d’avancer ; les satellites et les soldats du pays arrivent pour nous ouvrir passage au milieu de ce brouhaha.

La population de cette ville est curieuse mais nullement hostile, les habitants paraissent même de caractère doux et tranquille. Tous sont proprement et même richement vêtus. Rien de plus curieux que les groupes qui, perchés sur les murailles, ou accumulés sous les pavillons des portes, attendent mon passage. Tous ces habits de cent couleurs diverses font penser à une corbeille de fleurs ; il n’y a peut-être pas de peuple. qui ait autant d’attrait pour les couleurs voyantes dans le vêtement et encore nous n’apercevons que les hommes et les enfants ; que serait-ce donc si les dames s’étaient mises de la partie ?

Enfin nous voici dans une maison du gouvernement, il semble que nous allons y être tranquilles ; pas du tout, la position est enlevée d’assaut et en un instant tout est envahi. Je sors une fois, deux fois pour contenter l’envie qu’on a de me voir. « Tiens, se dit-on, mais c’est un homme comme nous ; s’il voyageait sans qu’on