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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/169

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

le sût, qui pourrait le reconnaître ? » Les plus rapprochés, avides de m’entendre parler, me faisaient une foule de questions. Ils me demandaient surtout quel commerce j’étais venu faire en Corée, ils ne pouvaient comprendre que j’eusse tant voyagé et que je me fusse exposé à tant de dangers, simplement pour prêcher une doctrine. C’est dans cette ville que j’appris la mort de la reine Kim-tai-hpi, décédée à Séoul le 11 juin, le jour même de mon départ. C’était la femme du roi Tchyeul-tjyang, prédécesseur immédiat du roi actuel.

Le lendemain nous partons d’assez grand matin, et quittons la province de Kyeng-Keni pour entrer dans celle de Hoang-hâi. Dans la soirée nous passons la rivière de Tot-nye-oul (passage du parc), pour aller coucher à Hpyeng-san, petite ville où je rencontrai un mandarin qui fut très poli.

Sur la route, j’eus occasion de voir plusieurs mandarins, ils m’ont paru être d’assez braves gens, mais presque tous se drapaient dans une dignité affectée. L’un d’eux, qui paraissait encore jeune, me fit beaucoup de questions raisonnables, il écouta volontiers mes réponses. Nous eûmes ainsi une longue conversation, assez sérieuse d’ailleurs, en présence de tout un auditoire, car