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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/170

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MA CAPTIVITÉ

la grande chambre où l’on m’avait mis était remplie. Ils paraissaient enchantés, lui et tout son entourage, d’entendre tant de choses nouvelles pour eux. Le soir, j’étais sur le point de me coucher lorsqu’il revint.

— J’ai eu tant de plaisir, me dit-il, que je suis revenu, je désirerais encore vous entendre.

Je le reçus le plus poliment possible, et je profitai de l’occasion pour parler de la religion, et en exposer les principes, les preuves, la morale. Ébahis, ils disaient entre eux : « Comment ! c’est cela leur religion ! mais c’est bien beau ! — Tiens, reprenait un autre, c’est un homme juste, ils sont tous comme cela ces Européens, et leurs disciples, les chrétiens, sont aussi de même. Ce n’est pas étonnant, leur religion leur défend de se mettre en colère, de se battre, de faire tort à autrui, de voler, de dire des injures, de s’enivrer, de prendre la femme des autres, etc. » Je profitai de l’occasion pour demander si on arrêtait les chrétiens : « Non, dirent-ils, ici on n’en a jamais arrêté, il n’y en a pas dans le district, mais dans le voisinage il y en a plusieurs. »

Nous continuons notre route. Ce sont toujours des montagnes dont quelques-unes très boisées ; dans les vallées, des rizières abondantes et fertiles ; çà et là des villages, des hameaux où