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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/183

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

vin et puis, voilà notre mandarin qui arrive ; je serais désolé d’être la cause d’un malheur pour vous. Soyez calme, je vous ai vu, vos paroles m’ont fait du bien, au milieu des maux qui m’accablent, je ne vous oublierai pas et je prierai Dieu pour vous ; faites en sorte de trouver des chrétiens pour vous faire instruire.

Le mandarin arrivait, je dus m’écarter pour ne pas compromettre cet homme qui, cependant, tout en s’éloignant, ne cessait de faire mon éloge, bien qu’il ne me connût pas ; mais il avait depuis longtemps entendu parler de la religion, de nos confrères, de nos martyrs.

Enfin nous arrivons à Cui-tjyou, grande ville placée sur le versant d’une colline ; d’un côté elle est protégée par les montagnes couvertes de hauts sapins, de l’autre côté, coule tranquillement le fleuve Am no ou Ap-nok kang, en chinois Ya-lou kiang ou fleuve du Canard vert. C’est dans cette ville que nos courriers avaient été arrêtés ; il devait se trouver encore trois chrétiens en prison, et j’ai su, par un des interprètes qui me témoignaient assez de confiance, qu’ils étaient dans la même situation. On vint me demander si je ne désirais pas rester quelque temps à me reposer, je répondis qu’étant en voyage, le mieux était de ne pas s’arrêter, « à