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X. — En Mandchourie.

LE pays que nous traversons est habité depuis peu. Il y a quelques années c’était un grand désert qui séparait la Chine de la Corée ; le gouvernement chinois a vendu les terres ; partout on y voit de petites habitations récemment bâties dont les habitants chinois, après avoir abattu et brûlé les arbres, ont défriché le pays en y formant des champs où les moissons poussent avec vigueur, il n’y a plus de désert et bientôt ce sera une riche contrée.

Comme il n’y a pas encore d’auberges, on avait eu soin d’emporter des provisions pour le dîner ; après six lieues de marche, nous arrivâmes à Syek-son où le gouvernement coréen a une maison qui sert de pied-à-terre à ses agents qui se rendent Pyen-men. Nous nous y arrêtâmes, et le mandarin, pour me bien traiter, fit étaler toutes ses petites boîtes de conserves, en m’invitant à manger, ce que je fis sans me faire prier, et ce dîner froid me parut délicieux. Le soir nous fîmes encore six lieues, il était nuit lorsque nous arrivâmes à Pyen-men, où les Coréens ont un grand établissement ; c’est là que