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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/189

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MA CAPTIVITÉ DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

nous passâmes la nuit, à plus de cent-vingt lieues de la capitale, le lundi soir, 24 du mois de juin, après quatorze jours de voyage. Il y avait là une foule de bas employés du gouvernement, de courtiers, de marchands ; et la maison, qui est du reste assez sale, me parut être un grand magasin où sont entassées les marchandises venant de Pékin, en attendant qu’on les introduise peu à peu en Corée, sur ces grossiers chariots coréens, que j’ai remarqués en grand nombre, dans la cour de ce bouge.

Tout le monde voulut, là encore, connaître mon histoire, et les questions tombaient plus denses que la pluie de la journée, posées avec une audace plus grande que partout ailleurs : c’était le bouquet.

La ville chinoise de Fong-hoang-chang, où l’on devait me remettre entre les mains des autorités chinoises, est à trois lieues de ce poste, on m’y conduisit le lendemain avec le même cortège. La route se fit facilement et nous descendîmes à l’auberge où j’eus tout le temps de parler avec notre mandarin, en attendant la décision des autorités chinoises toujours lentes en semblable affaire. Les Chinois qui nous regardaient me prenaient pour un Coréen ayant quelque haute dignité. Le mandarin me dit :