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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/192

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MA CAPTIVITÉ

me faire une petite tresse à la chinoise, et je revêtis une petite soutane noire que j’avais pu retirer du bagage.

Le lendemain, je monte en chariot, le mandarin en fait autant et nous partons accompagnés d’une dizaine de soldats qui, pour tous, ont un cheval, une lance et un sabre qu’on porte enveloppés dans un mouchoir. Je n’ai pas l’intention. de décrire ce voyage au travers des montagnes, la chaleur était accablante, le mouvement saccadé du chariot sur les rochers n’était pas propre à me délasser ; je crois cependant que c’est un remède qui m’a guéri de la maladie contractée pendant le voyage de Corée ; le jour de jeûne à la ville peut bien y entrer pour quelque chose, puisque, dit-on, la diète est un bon remède.

Cinq jours après, le dimanche 30 juin, nous arrivons à Monkden, mon mandarin était à moitié mort de fatigue et moi ressuscité. Les pourparlers furent, en cet endroit encore assez longs. J’attendais dans le chariot au milieu de la rue, où bientôt une foule paisible m’entoura. On voulait à toute force que je fusse anglais, j’avais beau protester que j’étais français, c’était toujours à recommencer.

Parmi la foule se trouvait un jeune Coréen expatrié qui me servit d’interprète. Enfin nous