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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/191

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

cru ce mandarin un très brave homme ; il causait volontiers avec moi, et pour ma part je n’ai pas eu à me plaindre de lui.

Enfin vers midi revinrent les deux interprètes, qui étaient allés traiter mon affaire. Ils me dirent que les mandarins chinois allaient me recevoir et qu’on me conduirait à Monkden où je trouverais les Européens auxquels on me remettrait. Nous nous rendîmes donc au Ya-men ; toutes les formalités furent remplies, les papiers signés de part et d’autre ; j’étais passé sous l’autorité chinoise. Le moment de se séparer était aussi arrivé. On me fit force compliments et souhaits de prospérité ; j’y répondis de la meilleure grâce possible. Les interprètes me donnèrent rendez-vous pour l’automne à Pékin, je ne pus promettre. J’eusse bien voulu faire quelques largesses à mes porteurs, je n’avais pas une sapèque ; je demandai au petit mandarin chinois qui devait m’accompagner, de me prêter quelques ligatures, mais il n’avait pas confiance, je ne pus rien obtenir. Enfin les Coréens s’en vont, il me semble que c’est la Corée qui me fuit.

Les Chinois me menèrent dans une espèce de chambre où je m’occupai de suite à me métamorphoser. J’abattis mon toupet coréen pour