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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/194

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MA CAPTIVITÉ

prononce en anglais : « One, two, three, four, five, six, seven, » en s’arrêtant à sept.

— Vous êtes anglais ? me dit-il.

— Non, je suis français, il y a ici une église catholique, il doit y avoir un missionnaire, je désirerais le voir.

On envoya aussitôt chez le missionnaire qui vint à l’auberge où on lui raconta mon histoire. Puis, on me conduisit dans la chambre où il se trouvait et, en sa personne, je reconnus le P. Chevalier, que j’avais vu quelques années auparavant, à Notre-Dame des Neiges. Quelle joie aussi pour lui en me revoyant ! il ne pouvait en croire ses yeux ; on avait, paraît-il, annoncé ma mort. Le mandarin lui dit :

— Connaissez-vous ce Père ?

— Je crois bien, dit-il, que je le connais.

— Est-il français ?

— Mais oui, français comme moi.

— Pouvez-vous vous en charger et en répondre ?

— Certainement, avec le plus grand plaisir.

— Eh bien, alors vous pouvez l’emmener, et il me remit entre ses mains. C’était la liberté, après six mois de captivité ! Nous nous rendîmes, en chariot, chez le bon P. Chevalier. Je renonce à décrire les impressions de part et d’autre.