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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/32

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Mgr RIDEL.

Au mois de mai cependant, il y eut un moment de calme ; une grande sécheresse désolait le pays, et les païens eux-mêmes attribuaient les calamités publiques à la persécution et à la mort des missionnaires.

Les PP. Ridel et Féron s’étaient réfugiés ensemble dans un petit hameau composé de quatre maisons, chez une pauvre veuve chargée de six enfants en bas âge. La retraite était sûre, et cette femme, malgré son dénûment, malgré le danger qu’elle courait en donnant asile aux missionnaires, les avait reçus et les gardait avec une cordialité si dévouée qu’ils y restèrent près de deux mois.

La famine régnait dans la contrée, les pauvres chrétiens du hameau coupaient l’orge encore toute verte et en faisaient leur nourriture. Les deux missionnaires essayèrent de ce régime, mais ils éprouvèrent aussitôt une indisposition si violente qu’il leur fallut y renoncer.

Les fidèles mirent en commun leurs dernières ressources, vendirent tout ce qu’ils avaient et parvinrent à leur procurer deux boisseaux de riz.

Vers le 15 juin, les PP. Féron et Ridel eurent des nouvelles du P. Calais, qu’ils croyaient mort dans les montagnes, et purent correspondre avec