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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/39

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Mgr RIDEL.

comme il convenait à des citoyens d’un grand empire ; qu’ayant appris que le gouvernement de Corée avait mis à mort neuf Français, il venait demander réparation ; qu’on eût donc à lui remettre les trois ministres qui avaient contribué le plus à la mort de ces Français, et qu’il envoyât en même temps un plénipotentiaire pour poser les bases d’un traité ; sinon, il rendait le gouvernement de Corée responsable de tous les malheurs qu’entraînerait la guerre. » Cette lettre resta sans réponse.

Les Coréens continuèrent à se réunir sur tous les points voisins de Kang-hoa ; trois cents soldats s’enfermèrent dans la pagode de Trienn-tong-sa, à trois ou quatre lieues au sud de la ville.

L’amiral envoya une colonne pour les déloger ; le soir la colonne revint sans avoir pu réussir ; le combat lui avait coûté trente-deux soldats blessés.

Quelques jours plus tard, l’escadre reprenait la route de Chine. Cette expédition n’avait abouti qu’à aggraver la situation des néophytes et à précipiter la ruine de la mission.

Le P. Ridel quitta l’escadre à Shang-haï ; pendant dix ans, il devait attendre l’heure qu’il plairait à la Providence de lui indiquer pour rentrer dans la Corée.