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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/45

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Mgr RIDEL.

quelques révélations. L’ordre de saisir tous les missionnaires fut donné.

Mgr Ridel fut arrêté le 28 janvier à quatre heures du soir ; il fut traîné à travers les rues de Séoul et conduit au tribunal. Il a raconté son premier interrogatoire, ses souffrances pendant les longs mois de prison, sa délivrance, son retour de Mandchourie ; il n’a mis dans son récit ni emphase, ni poésie : tout y est simple, vrai et dur comme la réalité, bon et doux comme lui-même.

— Quelle est la règle de la prison ? demanda. t-il en entrant.

— La règle, la règle, répondit le païen, c’est de s’asseoir sur la paille et de rester tranquille.

Parmi les captifs, il y avait une jeune femme, à peine âgée de vingt-six ans et mère de deux enfants dont le dernier n’avait pas plus de six mois. Mariée à un païen, elle l’avait converti ; mais au moment de la persécution, elle avait apostasié. Malgré cet acte de faiblesse, elle avait été jetée en prison. Le souvenir de sa faute ne lui laissait aucun repos. Profitant d’un moment de distraction des satellites, elle fit le signe de la croix et s’inclina du côté de l’évêque en versant d’abondantes larmes. Il était impossible de la confesser. À un moment convenu, Mgr