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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/52

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Mgr RIDEL.

Sa santé avait été profondément affaiblie, ses cheveux blancs, son visage amaigri, rappelaient éloquemment les longues souffrances de la prison. Pendant un voyage au Japon, il fut frappé de paralysie ; et Mgr Petitjean lui administra les derniers sacrements.

Bernard Petitjean, ev. v. ap. du Japon.

Contre toute attente, un mieux sensible se manifesta ; il se rendit alors au sanatorium de Hong-Kong, mais la science fut impuissante à triompher du mal, et Mgr Ridel dut, en 1882, prendre la route de France.

Les soins dévoués qu’il reçut dans sa famille et au séminaire de Paris lui procurèrent quelque soulagement, mais non la guérison. Le 20 juin 1884, en la fête de l’adorable Cœur de Jésus, une seconde attaque de paralysie se déclara, et l’âme du pieux et vaillant évêque alla vers Dieu, recevoir la récompense de vingt-cinq années de souffrances héroïquement supportées.

Sa vie tout entière, en effet, est une vie de luttes et d’oppositions. Jeune prêtre, il doit retarder son entrée au Séminaire des Missions-Étrangères ; missionnaire, il est deux fois, en cinq années, arrêté par la maladie ; la sixième année, il est chassé par la persécution du pays auquel il s’est dévoué ; évêque, il essaie à plusieurs reprises d’évangéliser son peuple, il en