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Mgr RIDEL.

Cependant dans ses voyages et au milieu de ses travaux, Mgr Ridel appelait sans cesse de ses vœux le jour où il pourrait rentrer dans sa chère mission. S’il n’avait consulté que son cœur, il eût bien vite surmonté tous les obstacles, bravé tous les périls et pénétré de nouveau dans ce pays obstinément inhospitalier. Mais il savait qu’il était trop en vue pour espérer de pouvoir reparaître sans être aussitôt remarqué, et il craignait, non sans raison, que son retour ne compromit la situation et ne ramenât la persécution. Dans cette perplexité, il consulta le Saint-Siège qui, tout en le félicitant de son zèle et de son courage, lui conseilla de différer l’exécution de son généreux dessein.

Ce conseil fut pour lui un ordre, mais un ordre qui frappa douloureusement à son cœur de missionnaire et d’évêque. L’espérance en des jours meilleurs le soutenait cependant. On parlait déjà des tentatives que les gouvernements des États-Unis, d’Angleterre et d’Allemagne faisaient pour entrer, à la suite des Japonais, en relation avec les Coréens. On pouvait espérer que les barrières qui fermaient ce pays à la civilisation et à l’Évangile allaient bientôt tomber.

Quand vint cette liberté si ardemment désirée, Mgr Ridel ne pouvait plus en profiter.