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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/56

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MA CAPTIVITÉ

donner une seconde fois les sacrements à tous les chrétiens de Séoul. Nous attendions aussi notre courrier de la frontière, qui devait nous apporter des nouvelles d’Europe, mais le courrier ne venait pas. Que lui était-il arrivé ? Impossible de le savoir, nous eûmes quelquefois des inquiétudes à ce sujet ; mais tous les chrétiens que je consultais étaient d’avis que, vu la facilité de passer la frontière à cette époque, il était impossible que le courrier fût arrêté. Nous ne pouvions qu’attendre avec patience.

Telle était notre position, lorsque le 28 janvier, vers dix heures du matin, mon vieux maître de maison, le pauvre Tchoi Jean, que vous connaissez, entre dans ma chambre. Sa figure était décomposée ; j’étais assez habitué aux terreurs de nos chrétiens ; mais ce jour-là je lui trouvai un air qui annonçait quelque chose de plus grave que de coutume.

— Qu’y a-t-il, lui dis-je, sont-ce encore de mauvaises nouvelles ?

Après un long soupir, il me dit :

— Les courriers ont été arrêtés à la frontière, on les a appliqués à une horrible torture, ils ont été forcés de tout déclarer. La nouvelle en est arrivée hier ; aussitôt le roi a fait venir des satellites et a donné lui-même l’ordre d’arrêter