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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/58

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MA CAPTIVITÉ

chrétien, tout ceci arrive par la volonté de Dieu, il n’y a nullement de notre faute. Nous allons être pris, comptons sur le secours de Dieu, qui ne nous fera pas défaut, et disposons-nous à mourir pour sa plus grande gloire ; c’est le chemin le plus direct pour aller au ciel.

— Oh ! je n’ai pas peur de mourir, moi qui suis vieux ; mais l’évêque qui ne fait que d’arriver, mais les chrétiens qui n’ont pas encore pu recevoir les sacrements !!!… Quel coup, c’est la fin de la religion en Corée !… »

Aussitôt, j’écrivis une lettre commune pour les P.P. Blanc et Deguette, dont le courrier était encore à la capitale. Je m’empressai de prendre tous les papiers coréens, lettres, etc… qui auraient pu donner des indications compromettantes, et je les fis mettre au feu. Je retirai aussi le peu d’or et d’argent qui restait à la maison, et je confiai le tout à mon imprimeur, homme dévoué, qui était accouru promptement pour m’offrir un refuge dans la nouvelle maison ignorée de tous.

LE P. DEGUETTE. (P. 50.)

Cette dernière proposition fut longtemps débattue, enfin il fut décidé que je fuirais ; l’exécution de ce projet étant impossible pendant le jour, on devait attendre la nuit. À mon entrée en Corée, je ne m’étais fait aucune illusion,