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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/70

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MA CAPTIVITÉ

me préparer, persuadé que ma dernière heure allait sonner.

Voici une note que je trouve sur mon ordo, au 1er jour du mois de février : « Récité l’office jusqu’à none ; dans quelques instants je vais probablement mourir, je suis tout à Dieu. Vive Jésus ! Dans quelques instants je vais être au ciel ! » Il me semble que j’étais bien préparé, et tout disposé à mourir.

Pour employer le temps qui me restait, je chantai le Laudate… et l’Ave maris Stella et j’attendis. Les soldats firent ce jour-là, dans la cour, un exercice extraordinaire en poussant des cris féroces… Tout me confirmait dans l’idée que j’allais être exécuté. On m’a dit depuis qu’un criminel l’avait été ; est-ce exact ? Je n’ai jamais pu le savoir.

Le lendemain, c’était le premier jour de l’an chinois, grande fête pour tout le monde ; on me fit passer dans une chambre haute et je fis, comme tout le monde, échange de politesse. La nuit on ne me mit pas aux ceps, peut-être n’était-ce là qu’une infraction que les satellites s’étaient permise ; car deux jours après, l’ordre vint de m’y mettre de nouveau.

Les deux satellites qui me gardaient, étaient sans doute de mes amis ; j’en entendis un, en