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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/88

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MA CAPTIVITÉ

verte, et tout le monde entrait ; mais, comme prisonnier, je ne pouvais passer par là, je devais entrer par une petite porte réservée pour les criminels ; or elle était fermée et il fallut attendre. Enfin la porte s’ouvre. Nous pénétrons dans une vaste cour qui conduit à un grand bâtiment, c’est le tribunal, mais j’ignorais alors sa destination. On me dépose dans une petite chambre qui se trouve sur le côté. A peine les satellites eurent-ils échangé quelques paroles entre eux que je compris tout ; je me trouvais transporté au tribunal de gauche. Mais pour quel motif ?

Ordinairement quand on change de tribunal, c’est que que le procès doit être fait plus rapidement, et prendre une autre tournure. Il y avait longtemps qu’on avait l’air de ne pas s’occuper de moi, et je désirais qu’on prit une décision. Rien ne fatigue comme une détention prolongée.

J’étais, du reste, prêt à tout souffrir, même le mort, pour la plus grande gloire de Dieu, et la salut des âmes.

Beaucoup d’employés des tribunaux vinrent me voir, j’en connaissais quelques-uns que j’avais vus au tribunal de droite ! Inutile de leur adresser des questions, ils auraient répondu d’une manière évasive, ou bien m’auraient dit un mensonge. Le mieux était de les écouter