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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/87

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

— Évêque, monte là-dedans.

— Pour aller où ?

— Tu le sauras bientôt, monte vite.

Je voulus prendre mon bréviaire, il m’en empêcha en me disant :

— Ce n’est pas nécessaire, laisse-le ici, je m’en charge.

Alors je m’assis dans cette chaise destinée à transporter les cadavres dans certaines circonstances. Deux porteurs la soulèvent et deux satellites l’accompagnent ; l’un d’eux en passant la porte laissa échapper cette exclamation :

— Pauvre malheureux, comme c’est dommage, si du moins on l’avait renvoyé de suite dans son pays !

Nous parcourûmes plusieurs rues sans exciter la curiosité, car caché comme je l’étais dans cette chaise fermée, personne ne pouvait me voir.

Pendant le trajet, je me demandais où l’on pouvait me conduire, impossible de le savoir du reste j’étais prêt à tout, et je m’abandonnai avec confiance à la Providence, ne désirant en tout que de faire pleinement la sainte volonté de Dieu.

Nous arrivâmes devant un grand bâtiment où la chaise s’arrêta. La porte principale était ou-